Captain America #110, February 1969
A Jim Steranko Cover Recreation
Commencé en 2009 !
Dessiné en vacances à Barcarès,
couleurs avec Photoshop.
Jim Steranko, qui a commencé par dessiner Nick Fury sur des layouts de Jack « le roi » Kirby dans Strange Tales avant de faire littéralement exploser les mises en pages des comics dans Nick Fury Agent of S.H.I.E.L.D., a laissé pour toujours sa marque sur les comics de superhéros. Il est alors aux règnes du Cap pour 3 épisodes, une consécration.
Jack Kirby le précède sur le titre qui relance le héros qu’il a co-créé dans les années 40s, et John Romita (Senior) lui succède ; difficile d’être entouré par plus de talent. Précisons également que 1969 est incontestablement l’apogée de l’Age d’Argent des comics Marvel, et que par une chance extra-ordinaire ce sont les histoires qui ont bercé mon adolescence, lorsque je les ai découvertes dans les années 80 à l’intérieur des publications Lug et Arédit. J’ai découvert Steranko quelques années plus tard lorsque j’ai trouvé ces 3 comics en français dans un recueil d’Arédit intitulé « Captain America Classics ».
Dans cet épisode, Cap se trouve nez-à-nez avec Hulk aux prises avec l’armée (et des armes « ioniques »), sauve Rick Jones, qui revêt le costume de Bucky Barnes. Les 2 partent aussitôt affronter Madame Hydra et ses soldats dans les égouts (Pourquoi pas !). Le Cap est toujours accroché à son passé, en pleine adaptation à son nouveau présent, un thème de la nouvelle série, et Rick Jones lui renvoie le souvenir tragique qui causa la mort de Bucky Barnes, et la culpabilité qui pèse sur sa conscience.
La pure prose de Stan Lee est ponctuée de remarques sur la jeunesse qui s’éloigne, la nostalgie – Cap a effectivement hiberné pendant 20 ans dans un glaçon qui l’a gardé en parfait état, tel le premier être cryogénisé, avant d’être trouvé par les Vengeurs.
N’oublions pas que pour Stan Lee, Captain America tient une place affective éternellement à part.
Ce sont en effet dans les dernières pages du Cap n°3 de May 1941 que celui-ci a publié sa première histoire en tant qu’auteur, alors âgé de 18 ans, et stagiaire dans la maison d’éditions de son oncle par alliance, Martin Goodman. Jack Kirby et Joe Simon, dont il était « gofer » (homme à tout faire), venaient de lancer le héros au costume du drapeau américain. Captain America, Stan Lee, Jack Kirby et Joe Simon : une époque et des personnages légendaires qui ont écrit l’Histoire des Comics. La nostalgie du Cap peut raisonnablement être celle de Stan Lee, alors dans la deuxième moitié de la quarantaine.
Maintenant, la couverture.
Si c’est un duel entre premièrement : l’explosivité et le dynamisme à la Kirby – et deuxièmement les lois de la perspective et l’anatomie humaine, les premiers l’emportent haut la main.
Les jambes des héros sont bien trop allongées, Rick « Bucky version 2.0» Jones est bien trop petit et Hulk en arrière-plan est bien trop grand. Captain America, de semi-profil, ne semble pas avoir de nez.
Comme toujours, et je m’en aperçois après coup, j’ai inconsciemment choisi cette couverture pour la difficulté dans laquelle se trouvent les héros. L’ambiguité de Hulk, dont on ne sait pas pourquoi il deviendrait subitement un « villain » qui s’en prendrait à Cap, même s’il ne le connaît pas forcément. Enfin, qui est ce Bucky ressuscité ?