Excellente nouvelle glanée sur MacGénération et AppleInsider : La nouvelle mouture d’Adobe de Creative Suite, CS3, intégrera Fireworks à la place d’Image Ready. Je suis très content de cette nouvelle car pour moi, Image Ready était plutôt pourri, une source de confusion avec Photoshop, et j’étais bien décidé à ne jamais m’en servir. Je lui préfère nettement le logiciel qui l’avait inspiré et dont il avait été copié : Macromedia Fireworks. IL se trouve que quelques années plus tard (je crois que FW est sorti en 1999), suite au rachat de Macromedia par Adobe, Creative Suite va maintenant pouvoir tirer parti de la logique de cet excellent logiciel pour sa suite essentielle.
C’est l’occasion de me rémémorer les conditions dans lesquelles j’ai découvert Firewoks… J’étais alors formateur dans la Pouponnière de Jeunes Entrepreneurs du CICV, où j’intervenais avec 10 ou 12 personnes dans un tronc commun de formation de créations de sites web. L’opportunité d’un échange avec un formateur anglais d’ARTEC à Londres s’est présentée, mais n’était viable qu’à la condition d’enseigner aux anglais le nouveau logiciel de Macromedia : Fireworks. Je ne le connaissais pas du tout ! Je me rappelle que l’échéance pour l’apprendre était très courte, 2 semaines je crois, et que j’avais eu une super grippe, que j’étais cloué au lit, et que je devais m’en extraire pour apprendre Fireworks, et en rédiger un manuel en Anglais pour mes supports de cours et pour laisser aux élèves anglais. J’ai très vite réalisé qu’en fait c’étaitde la balle atomique, que j’étais passé à côté d’un logiciel vraiment révolutionnaire pour les webdesigners d’alors, puisqu’il permettait de faire le lien entre la création graphique dans Photoshop et l’export dans des pages web avec Dreamweaver. Finies les découpes à la main dans Photoshop de nos images maps, des rollovers, ou des swaps images, c’est-à-dire passer la souris quelque part pour faire changer la même image ou d’autres en même temps. Le temps de préparation de l’interactivité graphique d’une page web se réduisait considérablement, et même aujourd’hui c’est encore vrai que cela peut constituer une alternative intéressante aux sites animés en Flash, dispensant de l’apprendre.
Bref, la formation chez Artec s’était bien passée, les anglais, d’ailleurs hyper créatifs et super doués, en ont vu le potentiel. Moi aussi et ca m’a beaucoup servi depuis. Du coup, j’ai maintenant une raison d’attendre avec impatience CS3, pour voir comment se passe l’intégration de Fireworks avec Photoshop et Illustrator et les exports vers Flash ou Dreamweaver. Il faut dire que Fireworks 8 pêchait un peu au niveau de l’interface, en tout cas sous mac, et qu’un bel effort est en effet nécessaire pour le rendre agréable au travail. D’autant plus que pas mal de bugs sont à dénombrer, encore sous mac, espérons que tout ca sera oublié avec Fireworks CS 3 ! Enfin, personnellement, je reproche aux éditeurs logiciels d’empiler toujours plus de fonctionnalités qui ne sont pas forcément utiles, aboutissant à des interfaces des logiciels de plus en plus chargées, nous forçant à toujours ré-apprendre énormément de choses pour ne pas en faire grand chose au final. Les évolutions de Fireworks étaient intéressantes, car comme pour tous les produits de Macromedia, elles concernaient de réels gains de temps et de productivité. J’ai tendance à reprocher un peu à Adobe d’avoir fait de ses produits de vraies machines à gaz ces dernières années. J’ai du mal à me mettre à la place d’un jeune qui aujourd’hui ouvre Photoshop CS 2 pour la première fois, il pourrait être découragé par la quantité d’informations présentes dans les menus. Alors qu’ayant commencé aux premières versions, nous avons rarement besoin d’aller dans les menus, préférant les raccourcis pour exécuter les fonctions que l’on connait. Mais il faut quand même faire l’effort d’apprendre toujours plus de nouveautés…
Macromedia depuis son origine a été capable de développer des logiques, des philosophies et d’en faire des applications créatives, alors qu’Adobe a toujours su développer des outils de création qui techniquement deviennent indispensables. Plus clairement, je veux dire que Macromedia était porteur d’idées révolutionnaires (les cds interactifs, le web animé, l’outil intermédiaire entre création graphique et page web), et qu’Adobe aussi mais il me semble d’une façon plus technique (le Postscript comme langage pour le monde de l’impression, la typo OpenType, le PDF). Espérons que de l’association des deux naîtront des concepts aussi révolutionnaires mais surtout à travers des logiciels qui restent utilisables par des êtres humains normaux !