Pour ma génération de lecteur de comics, cet enchaînement de mots a tout de suite une résonnance “vieux trucs des années 60s”. Spécial Strange Origines sortait tous les trois mois et présentait comme son nom l’indique les perles rares, les épisodes anciens et donc introuvables et chers, avec les origines des héros.
Je me dis d’ailleurs avec le recul que c’est précisément le genre de choses qui pouvait faire de n’importe quel gamin un bon geek.
Le genre de magazine qui poussait à découvrir d’autres personnages, et donc encouragait à collectionner. En effet,dans les premiers numéros, des petites fiches découpables étaient offertes représentant les héros dont les origines étaient contées. Personnellement, je n’étais pas trop fan de ces étiquettes détachables, et ayant tendance à les égarer ou à les retrouver déchirées, je préférais les laisse dedans.
A partir du n°181 (1985), Spécial Strange Origines abandonne ces étiquettes pour publier les fiches des super-héros de A à Z, c’est-à-dire le premier volume de Marvel Universe Handbook. Là encore, un concept encourageant pour les geeks en puissance, TOUS les héros et vilains référencés sous la forme de fiches détaillées en 12 comic-books, les morts en 2 volumes et les armes et autres objets et lieux indissociables des personnages. Commencé en 1983, et suite à de bonnes ventes certainement, une édition Deluxe sortira en 1985 en 20 livres, et une mise à jour en 8 livres en 1989. M’étant procuré les originaux US, les fiches m’intéressaient beaucoup moins que la découverte des origines des piliers de la Marvel.
Enfin, lorsque j’ai “indexé” les Strange Origines ces derniers jours, je me suis souvenu que j’associe ces magazines à desbons souvenirs : je me rappelle avoir commencé vers 1986 à les acheter en kiosque, puis progressivement j’ai essayé de retrouver les anciens numéros dans les bouquinistes. A chaque fois que j’avais l’occasion d’aller dans une grande ville (Lyon, Paris), je tombais souvent sur un numéro que je n’avais pas, ou dont je ne me souvenais plus d’où quelques doublons. Le plaisir de faire les bouquinistes, c’était surtout de pouvoir ramener quelque chose d’un nouveau bouquiniste dans une ville nouvelle ou au moins distante. Je crois d’une certaine façon que je retrouve ce plaisir avec Ebay, en achetant des comic-books à des vendeurs anglais, allemands, américains. L’idée que le comic-book n’est pas là devant moi et que je n’ai plus qu’à le prendre, mais qu’il faut que je le cherche d’abord, et je tombe dessus après un certain temps.
J’aimerais bien comprendre pourquoi le plaisir de la lecture d’un comics est associé à sa recherche et d’une certaine façon à la difficulté que j’ai eu de l’obtenir !
En tout cas, Strange Spécial Origines est un bon voyage dans les classiques de la Marvel.
D’un point de vue statistique, ce nouveau référencement concerne 61 nouvelles publications françaises et 165 nouveaux comic-books US en langue française.